mercredi 13 novembre 2013

Au secours, il n’y a que des "vieux" dans mon équipe !

Vous n’avez pas encore 30 ans et vous venez d’intégrer une équipe où la moyenne d’âge dépasse les 50 ans ? Voici comment tirer votre épingle du jeu.
Après une mutation, je suis arrivée dans une équipe de “vieux”. Ils étaient plutôt désabusés, et complètement largués par la technologie. Les discussions du midi n’avaient pas le moindre intérêt», témoigne Séverine, cadre dans la fonction publique. Si, comme elle, vous avez moins de 30 ans et avez été amené à changer de poste en 2012, il y a de fortes chances pour que vous vous soyez retrouvé dans la même situation, entouré de quinquas.
La génération «Y» (née entre 1979 et 1994) et les baby-boomeurs (entre 1946 et 1964) sont en effet les deux tranches d’âge les plus représentées dans l’entreprise : chacune d’elles compte deux fois plus de salariés que la génération «X» (née entre 1965 et 1978), d’où cette cohabitation forcée entre jeunes et moins jeunes. Mais sachez que faire équipe avec des «fossiles» peut être agréable et enrichissant. A condition de dépasser vos préjugés et de réussir à vous faire accepter. Car eux aussi ont des a priori sur vous.
Efforcez-vous de respecter 
les règles explicites et tacites
«Alors, jeune homme, on est encore en week-end ?» Ce matin-là, Frédéric, 26 ans, se fait sermonner par son client. Consultant informatique chez Ysance, une SSII, il est en mission dans une banque où il se rend… en jean et baskets. «Bien qu’il ne soit pas en contact direct avec la clientèle, sa tenue n’a pas été appréciée, notamment par les quinquas, plus à cheval sur la rigueur vestimentaire», raconte Soria Boucebaine, la DRH.
Pour éviter ce genre d’impair,
décryptez rapidement les règles en vigueur. Certaines, comme les horaires de bureau, sont écrites. D’autres sont implicites, mais faciles à saisir (le «dress code», le vouvoiement, etc.). Il en existe aussi de plus subtiles, qui régissent les échanges matinaux devant la machine à café ou, au contraire, chacun derrière son bureau, les déjeuners entre collègues… «Vous devrez les respecter, au moins dans un premier temps, observe Virginie Loye, manager offre et expertise ressources humaines, chez Cegos. Au bout de deux ou trois mois, vous pourrez vous comporter plus librement sans susciter de réaction agacée.»
Soignez votre façon de parler
et surveillez vos propos
Le langage employé et les propos tenus soulignent les différences entre les générations. Soyez donc vigilant sur ce point. Evitez de vous montrer trop direct. Les quinquas, en général, n’aiment pas le débit de mitraillette qu’adoptent spontanément certains jeunes. Bannissez aussi les réflexions du type : «C’est dépassé», «Cela ne se fait plus depuis longtemps», etc. D’abord, elles marquent la différence d’âge, ce qui n’est jamais très élégant. Elles sous-entendent ensuite que votre interlocuteur est hors du coup, contrairement à vous : il risque de percevoir cela comme une tentative de vous placer en position dominante.
Si vous avez des suggestions, optez plutôt pour le mode indirect : «Pourrait-on essayer ce logiciel pour voir s’il répond mieux à nos besoins ?» Contrôlez aussi vos émotions. «J’ai vu un jeune collaborateur arriver en larmes après une rupture sentimentale et annoncer qu’il était trop malheureux pour travailler, raconte Marie Desplats, consultante Orsys en RH et coauteur de “Manager la génération Y”. Ses collègues n’ont pas compris.» Les générations antérieures ne sont en effet pas coutumières du déballage de sentiments en public. En toutes circonstances, faites preuve de pudeur.
Donnez des clés qui expliquent votre mode de fonctionnement
Vous avez d’autant moins le droit à l’erreur que vos aînés ont une opinion a priori négative de vous : plus d’un sur deux (58%) vous jugent individualiste, réfractaire à la culture d’entreprise et peu fiable car peu fidèle (Observatoire social de l’entreprise, Ipsos 2012). Autres préjugés répandus : ils vous trouvent désinvolte, égocentrique, moins motivé, moins efficace et polyvalent que les autres… Pour les détromper, faites en sorte que votre mode de fonctionnement soit mieux compris : ce n’est pas par individualisme que vous voulez de l’autonomie, mais parce qu’une certaine marge de liberté vous permet d’accroître votre efficacité.
Et si vous envoyez des e-mails à un collègue dont le bureau est proche du vôtre, ce n’est pas parce que vous le méprisez, mais pour ne pas le déranger. A l’inverse, lorsque vous ne comprenez pas pourquoi on vous impose de remettre à jour le fichier clients pour la troisième fois en six mois, exigez poliment des explications : quel est l’objectif ? Au bout de deux ou trois demandes de ce type, vos collègues auront le réflexe de vous préciser la finalité des missions qu’ils vous confient.
Misez sur vos spécificités 
pour vous faire apprécier
Pour vous faire accepter, mettez vos talents au service de vos aînés. Même si vous n’avez rien d’un geek, eux vous voient comme un génie de l’informatique. Proposez votre aide en cas de problème sur un mobile, faites découvrir des applis sur iPhone susceptibles d’intéresser vos collègues… Misez aussi sur votre enthousiasme. L’ambiance au bureau est un peu morne ? Rien ne vous empêche d’organiser, une fois de temps en temps, un pot pour réunir l’équipe. «A la Cegos, les moments de convivialité instaurés par les jeunes collaborateurs ont toujours du succès», observe Virginie Loye. Autour d’un verre, toutes les classes d’âge tombent d’accord.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire